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fidèles les exploits des Croisés, et les merveilles de la Palestine.

Nobles siècles de la chevalerie et de la foi, quelles douces images n’offrez-vous pas à notre mémoire ? Dans vos heureuses années, les routes étaient couvertes de chevaliers, la croix sur l’épaule, brillans de force, de jeunesse et d’or ; montés sur de nobles coursiers, entourés de varlets, de vassaux et de pages, courant, volant à la conquête de la terre promise ; et de chevaliers démontés, sans armure, presque nus, estropiés, malades, revenant chargés de reliques, et demandant l’aumône aux mêmes lieux où, quelques mois plus tôt, ils avaient étalé le faste le plus pompeux. Ce spectacle, si divers, des Croisés allant ou revenant, si brillans ou si misérables, n’arrêtait point le zèle des chrétiens. Ils lisaient sur le front livide des Croisés vainqueurs les destins réservés à leur zèle héroïque ; n’importe,