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minons les schismatiques, et Dieu nous accordera le bonheur et la gloire d’exterminer les Sarrazins.

La voix du héros fut entendue. Le sang des Grecs coula dans Constantinople ; mais la conquête de cette ville coupable était réservée à d’autres héros ; les décrets éternels appelaient Raymond et ses sujets sous les murs d’Antioche et de Nicée.

Le comte de Lansac ne partageait point l’enthousiasme de son fils, il contredisait le légat ; il osa prétendre que Dieu pouvait sauver l’hérétique et l’infidèle, et que les hommes devaient souffrir ce que Dieu souffrait. Anathême ! s’écria le légat ; il ne serait donc plus permis d’extirper les mécréans, de mettre leurs biens en proie ou de les confisquer ? l’Église cesserait d’être militante, et la sainte croisade serait un crime ou une folie, et peut-être tous les deux !… Le comte n’osa répliquer ; mais