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de la Providence ; elle se sert de l’enfer même pour opérer notre salut.

La comtesse de Lansac, la première de toutes, conçut l’héroïque dessein de se croiser ; elle renvoya Laurette chez une vieille baronne ; et libre d’obéir à la voix du ciel, elle fit passer dans le cœur des veuves, épouses ou amantes, tout le courage du sien : une armée d’amazones se forma sous les murs du château de Lansac, et partit pour la Terre-Sainte en invoquant la sainte Vierge, sainte Judith, sainte Jahel et les autres héroïnes du peuple de Dieu (c).

À cette armée se joignit une foule innombrable de moines et de pages ;

  1. (c) Plus tard les dames de Gênes se croisèrent. Le Saint-Père Boniface, au récit de leurs prouesses, s’écria : « Elles entreprennent le secours de la Terre-Sainte pour se tenir constamment en bataille avec le Christ contre les ouvriers d’iniquité. Ô merveille ! ô prodige ! Ces femmes revêtues du soleil, foulent aux pieds