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écharpe le long voile dont sa tête était couverte, elle en revêtit son amant, lui prit son épée, et la lui remit en le déclarant chevalier.

Ô vous qui mourûtes pour nous, ajouta-t-elle, vous qui demandez l’extermination des enfans de vos assassins, veillez sur les jours d’un guerrier armé pour votre cause ; accordez la victoire à ses armes et la paix à son cœur ; persuadez-lui bien que je dois vivre et mourir toute à lui, et frappez-moi de la foudre si jamais je l’oublie. Dès ce moment mes yeux sont condamnés aux larmes ; et des vêtemens de deuil attesteront le veuvage de mon cœur, jusqu’à l’heure du retour.

Et moi, reprit le guerrier, en brandissant son épée vengeresse ; je jure aux deux maîtres de ma vie, à mon amante et à mon Dieu, je jure de n’épargner aucun infidèle. J’aime tout ce que vous aimez, je veux haïr les objets de votre haine.