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À ces mots, ses larmes tarirent. Une vive espérance brillait dans ses yeux, elle entoura son amant de ses bras, le pressa sur son cœur. — Tu reviendras mon bel ami, lui dit-elle. Grand Dieu ! je vous le confie. Vous ne tromperez point mon attente ! Si vous acceptez mon sacrifice, si vous ordonnez le départ de mon amant, si vous devez le rendre un jour à mes larmes… tonnez !!

Ô miracle ! elle dit, et tout-à-coup… (nos manuscrits attestent ces prodiges inouis…) l’éclair embrâse la nue, le tonnerre roule, et gronde, et Gabrielle tombe sur le gazon en s’écriant :

J’ai vu les cieux ouverts, et la voix de Dieu m’a promis ton retour !

Alors elle coupa deux morceaux de sa robe rouge, et les cousant en forme de croix sur l’épaule gauche de Florestan, elle lui dit : Noste Padre ou voou et ta calignaïra. (Dieu le veut et ta maîtresse.)

Tu le veux, chère amie, répondit