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le départ du comte et de son fils pour la Terre-Sainte.

À peine le diable avait-il déclaré ses intentions que les tombes s’ouvrirent, un spectre en sortit et s’écria : « Indigne successeur de tes braves aïeux, Dieu t’appelle, et tu lui résistes… pars… ou meurs… la foudre gronde sur ta tête… » Il dit, et disparut. Les assistans frémirent, Florestan s’élança vers les tombes, Gabrielle épouvantée l’arrêta, et quand il se fut dégagé de ses bras, il trouva la pierre sépulcrale baissée, et sur cette pierre, les saints moines groupés autour de leur abbé, récitant des prières pour les morts. En même temps, une voix s’éleva du milieu des fidèles : Dieu le veut ! s’écria-t-elle, Dieu le veut ! Ce cri sortit bientôt de toutes les bouches. Serfs, vilains, possédés, moines, bedeaux et marguilliers entourèrent le comte et son fils en criant : Dieu le veut ! partez pour la croisade, Dieu le veut !