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ses volontés. Dix mille fidèles, accourus de cent villages différens, marchaient pieds nus à la suite des moines. Gabrielle et Laurette, anges d’innocence et de beauté, portaient les bannières de Marie, et l’on aurait pu croire en voyant les images de la mère de Dieu, et les deux chrétiennes qui les exposaient aux yeux des fidèles, que la bonne Vierge, mécontente de l’œuvre du peintre inhabile, était descendue du ciel sous les traits de deux mortelles, pour opposer à l’infidélité de la toile des images vivantes de ses charmes et de sa vertu. Le comte et le baron soutenaient le dais sous lequel le prêtre portait dévotement le corps du Seigneur Jésus. Devant eux marchaient les démoniaques. La procession se rendit à l’église ; on exorcisa les malades, et l’on prescrivit aux démons l’ordre de quitter le pays. Les uns obéirent, les autres déclarèrent qu’ils ne se retireraient qu’après