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sons contre la première, encore moins de bâtir un monastère. Long-temps le comte eut raison ; mais enfin, par un heureux hasard, on découvrit une donation du terrain occupé par l’ermite, faite par les ermites qui l’avaient occupé jadis. Le couvent fut donc édifié malgré le comte ; mais il retint une superbe prairie traversée par une rivière aux bords de laquelle on voulait construire le nouvel édifice ; il refusa d’abandonner à l’abbé la seigneurie d’une partie des terres du comté, dont la cession avait été faite aux Pères, par un ancien roi d’Arragon, comte de Lansac. L’abbé rapportait copie de l’acte, l’original manquait. La contestation était soumise à la décision du comte de Toulouse, et le procès, quitté et repris mille fois, allait être jugé pour la centième, quand on prêcha la croisade. Le comte injuriait les moines, les traitait de faussaires et de voleurs ; les moines répondaient