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de cette famille et de ses serviteurs au milieu du mouvement général. Le comte désapprouvait la croisade. Les faveurs du ciel eussent été inconnues dans cette riche contrée, sans l’amour et les moines.

Non loin du château de Lansac, s’élevait celui d’un baron, la terreur de ses vassaux, ignorant et barbare. Ses volontés étaient sa loi ; ses caprices sa justice ; mais s’il était impérieux et féroce, il avait la foi ; il fut le défenseur le plus ardent de l’Église : aussi exigea-t-elle qu’il restât dans ses terres pour la secourir contre les hérétiques.

Le baron était père d’une fille de l’âge à peu près de Laurette ; d’un caractère plus impétueux, d’une physionomie plus prononcée et plus mâle ; son imagination voyait tout dans les extrêmes ; elle aimait Florestan avec ardeur : cet amour, sa première pensée, loin de se démentir jamais, avait acquis de jour en