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aussi, quoique noble, il savait lire, il était même soupçonné de savoir écrire, et ne s’en défendait pas. On l’accusait de lire de mauvais livres, par exemple, les ouvrages de Cicéron et de Lucrèce, c’était un philosophe.

Vous devez penser quelle instruction il donnait à sa famille. Il avait deux enfans, Florestan et Laurette. Florestan était le plus beau des hommes, le meilleur des fils, le plus tendre des amans. Il savait lire et écrire, il faisait des vers, jouait de la lyre, et croyait que le Ciel avait mis les serfs et les vilains au-dessous de lui pour qu’il les protégeât. Il voyait dans sa noblesse une magistrature et des devoirs rigoureux. Vaillant et sensible, Quinte-Curce et Virgile étaient ses auteurs favoris. On en aurait pu faire un chanoine ou un évêque, mais il était tolérant, examinait toutes les opinions, et ne maudissait personne. Encore un scélérat de philosophe ! Cependant il ren-