Page:Ricard Saint-Hilaire - Le Moine et le Philosophe, 1820, tome 1.djvu/49

Cette page a été validée par deux contributeurs.
( 45 )

tite veste à l’anglaise, des souliers en pantoufles, et un petit chapeau d’usurier, se voit, au bout de quarante ans, sans avoir changé de veste, de souliers ni de chapeau, par exemple, s’il a pris parti dans la cavalerie hébraïque, des bottes à la russe, un énorme chapeau bolivar, et un manteau de gendarme, qui le couvre lui et son âne[1]. Laissant donc les soins vulgaires aux guerriers profanes, que les armées sacrées, sans magasins, sans préparatifs et sans inquiétudes, marchent dans leur force et dans leur foi ! Si le doux Jésus nourrit avec cinq pains cinq mille hommes qui n’allaient pas combattre pour lui, laissera-t-il souffrir de la faim, dans des lieux cultivés, tant d’hommes couverts de fer, vigoureux, entreprenans, et décidés à vaincre ? Non, non ; Dieu sèmera

  1. Historique. Voyez la Bible.