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l’Église a décidé que le royaume de Dieu, c’est-à-dire le sien, est de ce monde ; donc, Dieu l’a dit ainsi, en paraissant dire tout le contraire.

Il est des points contestés relativement à la doctrine des premiers temps ; mais il est un fait à l’abri de toute controverse : c’est la prétention de l’Église et des prêtres à décider de tout, à gouverner partout, à s’emparer de tout. Voilà, j’ose le dire, la véritable perpétuité de la foi[1] ; le ministre Claude en aurait convenu. Tant de rois excommuniés, rasés, cloîtrés, dépossédés, occis ; tant de villes saccagées, d’hérétiques massacrés, de royaumes mis en proie, certifient, de reste, la doctrine constante de notre sainte-mère Église. Sans vous rapporter des exemples pris hors de la

  1. Bossuet s’efforça de prouver que l’Église n’a jamais varié. Claude était son antagoniste, et lui est bien supérieur comme dialecticien.