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Ah ! mes très-chers frères ! il vous vaudrait cent fois mieux ne savoir pas lire ; vous battriez encore pendant la nuit l’eau des marais pour empêcher les grenouilles de troubler le doux sommeil de la châtelaine ; mais, peut-être le lendemain, vous honorerait-elle d’un coup-d’œil ; vous paieriez les censives, mais vous auriez des seigneurs pour vous protéger ; vous nous paieriez la dîme, mais nous ferions des miracles ; quand vous seriez ensorcelés, nous chasserions les démons de vos corps. Que de biens vous avez perdus, et nous aussi !

Enfin, le mal est fait ; vous savez, et vous voulez lire. Il faut donc vous donner de bons ouvrages ; il faut chercher le remède au mal, dans le mal même ; vous voulez la gazette le matin, le journal semi-périodique l’après-midi, des romans le soir ; eh bien ! vous aurez la gazette, les romans et le journal. Nous, ministre de Jehovah, et chevaliers de la