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À ces mots le théologien arrête sa mule, descend, se jette à genoux, croise les mains, lève au ciel ses yeux baignés de larmes, et s’écrie :

Ô comment pourrai-je obtenir le pardon de ma maladresse ; anges, archanges, trônes, dominations, chérubins, séraphins, chantez sur vos harpes d’or mes douleurs et mon repentir !

Ô saint Pierre ! qui coupâtes l’oreille à Malchus par le tranchant de l’épée, et fûtes de cela grondé par votre divin maître, j’ai, comme vous, erré par trop de zèle : je me repens et n’attends pas le troisième chant du coq. Priez pour moi !

Ô vous, sainte mère Église catholique et militante qui, par horreur du sang, ne nous permettez que d’assommer, pardonnez-moi !

J’assommerai, je brûlerai, je ferai assommer et brûler, pendre ou étouffer tous les hérétiques qui seront plus fai-