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donc être mis à mort ; mais je me repens d’avoir versé le sang. En cela, j’ai commis un péché. Je devais l’assommer, ainsi que le pratiquent les prêtres[1], telle est la règle. Je cherche toujours à vous donner deux leçons en une : observez donc, ma sœur, que cette règle : l’Église a horreur du sang, prouve aussi que par l’Église, il ne faut entendre que les prêtres, car il n’est défendu qu’à nous de répandre le sang. L’Église n’a nullement horreur de celui que les fidèles répandent pour elle ; donc les prêtres sont l’Église, donc les prêtres sont ou doivent être les ministres partout. Je défie les philosophes de me répondre en raisonnant chrétiennement.

  1. Voyez l’Histoire du cardinal de la Rovère, Jules II. L’évêque de Paris, pendant le siége de cette ville par les Normands, combattait armé d’une massue, et assommait les ennemis qu’il ne pouvait percer avec le fer ; l’Église, disait-il, ayant horreur du sang.