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donc cela est vrai[1]. L’homme comprend l’homme, et ne peut comprendre Dieu. Le jugement des imbécilles d’Alais est absurde, donc il est divin. Dieu s’est exprimé par leur bouche, comme autrefois il s’exprima par celle de l’ânesse de Balaam. L’Éternel ne fait jamais parler les savans ; faites-y attention, vous verrez toujours les gens instruits crier contre les moines. L’Éternel se méfie de la science, il dit en propres termes : heureux les pauvres d’esprit, le royaume des cieux est à eux ; c’est comme s’il disait : anathême contre les gens d’esprit ; ils iront en enfer. Il dit aussi : laissez venir à moi ces petits enfans ; c’est-à-dire, ces créatures igno-

  1. Ce n’est pas une plaisanterie ; on n’ignore pas que c’est une des preuves données par les théologiens. Je crois cela, dit saint Augustin, parce que cela est absurde. Credo, quod absurdum.