Page:Ricard Saint-Hilaire - Le Moine et le Philosophe, 1820, tome 1.djvu/20

Cette page a été validée par deux contributeurs.
( 16 )

philosophes seulement ; nous n’avons réussi pour lors qu’à les faire envoyer en prison ou en exil, mais nous avons fait brûler leurs livres. Cependant ces livres sont sortis de leurs cendres, et non comme le phénix, un à un, mais par milliers. Ce n’est donc pas notre faute si vous lisez et écrivez ; si vous lisez de mauvais livres, et si vous en composez quelquefois.

Nous avons mis à l’Index la plupart des ouvrages français écrits avec un certain agrément. Nous avons défendu de lire la Bible même, livre très-dangereux. On y trouve à côté des armes dont nous nous servons pour vous forcer à marcher dans la bonne route, des armes pour repousser l’esclavage et le despotisme. Cette manière d’agir a fait dire à un philosophe à courtes vues : « Je ne sais si la congrégation de l’Index n’a pas le sens commun, ou si c’est nous qui en manquons, mais il