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der telle ou telle chose, n’est-ce pas la dépouiller de la chose qu’on lui refuse ?

laurette.

Mais, si elle fait un traité, elle consent.

le moine.

Anathême ! elle ne peut consentir. Si elle consentait, elle serait l’hérésie, et non l’Église, puisqu’elle détrônerait Dieu, en quelque manière, en mettant des bornes à son pouvoir. Elle est toute puissante, reine des rois, maîtresse absolue de la terre. Ni les peuples, ni les rois, ni elle, ne peuvent faire que cela ne soit pas. Donc, tout traité avec elle est un guet-à-pens, un assassinat, une spoliation, auquel elle consent comme le voyageur qui, de ses propres mains, remet son or aux brigands qui lui tiennent la dague sur la gorge, consent à être volé. Croyez-vous que ce voyageur,