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plus obligé de porter le faix ou de traîner la charrue ; il la prêterait au voisin moyennant un prix raisonnable ; de cet argent, il achèterait maint outil ; son champ, mieux travaillé, lui rapporterait au double ; le voilà riche, lui, sa femme et ses enfans ; et puis, au bout de quelques dix ans, il la donnerait en dot à sa fille ; c’est encore le conte de Perrette et du pot au lait ; à la vérité, la mule avait peut-être bien certains défauts qu’on aurait remarqués en foire, mais y a-t-il une mule parfaite ? Les défauts ne le dégoûtaient donc pas de la mule, mais soixante-dix-neuf coups de discipline !… il en frémissait de toute la largeur de ses épaules… Heureusement il se souvint d’une demi-douzaine de soufflets dont, l’autre jour, l’avait régalé monseigneur, et qu’il avait reçus barrette ou bonnet à la main, de quelques coups de pied ajoutés aux soufflets par les laquais de monseigneur, et qu’il avait endurés sans