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À peine eut-il achevé ce discours, qu’il s’écria : Mon âme va s’exalter ! Sentez-vous venir le serpent ? Je le sens, répondit-elle. — Exaltez-vous ; cherchez la gloire céleste ; entrez en oraison de quiétude, et dites alleluia, quand vous y serez.

Alleluia ! s’écria bientôt après la pélerine. Alleluia ! s’écria le bon moine.

Ainsi l’ange des ténèbres fut vaincu,

    conseillait était la véritable vertu. Les moines, ses complices, publiaient qu’il n’y avait pas de religieux plus ami de la pénitence que lui.

    « Dona Vicenta de Loya, nièce de la mère Agenda, fut reçue à neuf ans dans le couvent de Corella, dont sa tante était prieure, elle lui enseigna sa mauvaise doctrine (de Molinos) aidée du provincial Jean de la Vega ; elle la tenait de ses propres mains, lorsque le Provincial afin, disait-elle, que l’œuvre fut plus méritoire aux yeux de Dieu. Dona Vicenta regardait ce qu’elle avait fait comme permis, et avait la plus grande idée de la vertu du Provincial et de sa tante, laquelle d’ailleurs passait pour une sainte. » (Llorentes ; tom. IV, f. 37.)