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entrelacés, et la portèrent au couvent en chantant l’Alleluia et le Veni Creator. Le diable, sous la forme du prieur, secouait sa torche sur les frères ; les feux de l’enfer en tombaient. Arrivés au couvent, ils se battirent : chacun voulait être le directeur de la pécheresse ; cependant ils allaient se rendre à l’avis du démon, de la diriger chacun à son tour. Heureusement vêpres sonnèrent, les dévotes arrivèrent, firent évader Laurette, et les bons moines ouvrant les yeux, gémirent sur leur égarement, et, pour en obtenir le pardon, se déshabillèrent tous, et se donnèrent mutuellement la discipline[1].

  1. La flagellation est une des pratiques les plus anciennes. Elle fut établie pour punir les moines qui avaient péché. Comme elle dispensait des bonnes œuvres, elle fut bientôt généralement adoptée ; on trouva moins pénible de se donner le fouet que d’être honnête homme. On vit des bandes de flagellans, nus jusqu’à la