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racle ! la possédée se calme et présente aux pélerins, en pliant ses jambes de derrière, une croupe facile.

Glorieux du succès de l’exorcisme, ils remontent sur la mule. Laurette prit, dès ce moment, une confiance aveugle en son directeur. Mais tandis qu’il s’entretenait dans ces bonnes dispositions, la mule rejeta les pélerins à quatre pas.

Dieu me punit, dit le moine ; j’ai voulu triompher seul du démon, et l’homme ne peut rien par lui-même : mettons-nous en prières ; invoquons le secours du Très-Haut et de son cher fils, triomphateur du diable et de l’enfer.

Ils attachèrent la possédée, et prièrent ; ensuite ils cherchèrent des consolations dans le bissac, et enfin ils s’endormirent. À leur réveil, la lune avait remplacé le jour ; ses rayons décolorés leur laissaient voir les mille fantômes placés autour d’eux. Laurette en fut