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par la toilette de la belle ; il entra même dans le corps du moine ; celui-ci recourut aux armes spirituelles ; il eut, pour lors, défié la vertu de saint Robert d’Arbrissel.

Un flacon de vin de Chypre les consola de leur mésaventure : il était jour, ils repartirent. Plus de géans, de farfadets, de fantômes, mais beaucoup de ronces, d’épines, de pierres pointues. Le moine oublia de les exorciser, et le malin fit enfler et crevasser les pieds délicats de Laurette. Alors elle regarda derrière elle, et ne voyant ni Lansac, ni le château de Gabrielle, ni celui de sa tante, elle se mit à pleurer en demandant si la Palestine était encore bien loin !

Le moine la prit de nouveau sur ses épaules, et la porta comme autrefois le Sauveur du monde portait sa croix ; car, dit l’archevêque Turpin, dont notre Chroniqueur partage les opinions, « De-