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le moine craignant la résistance de la jeune vierge, ou suspectant l’habileté de son directeur, (il avait en vain demandé à l’être), résolut de la sauver. Le pélerinage à la Terre-Sainte, étant le moyen le plus sûr d’aller au ciel, il résolut de conduire la jeune fille à la Terre-Sainte.

Il sortit une nuit du couvent, un énorme bissac sur ses épaules, deux bâtons de pélerin à la main, la calebasse en bandoulière ; il prit le chemin du château de la baronne ; et parvenu sous les fenêtres de Laurette, posa le bissac, grimpa le mur, frappa trois petits coups à la fenêtre, dit à haute voix l’Ave Maria, et frappa de nouveau. — Caou tusto (qui frappe) ? Le Père Éternel, répondit le moine. Il battit le briquet, et mit le feu à un paquet de filasse de chanvre. Tantôt agitant la filasse enflammée devant les contre-vents mal joints, tantôt la cachant derrière le mur,