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ner des coups d’épée en l’honneur de sa beauté ! Elle ne voulait forcer personne à la trouver belle. Cependant les ennuyeux discours de la baronne lui donnaient de jour en jour un plus vif désir, sinon de courir les aventures, au moins de la quitter. Si quelque chevalier errant se fût approché d’elle, Laurette aurait probablement marché sur les traces des belles de la chevalerie, et mis son nom à la suite des noms d’Iseult, d’Oriane et de Blanche-Fleur : au lieu d’un chevalier il vint un moine ; et son nom eût été mis dans la légende si elle avait toujours resté sous les ailes du saint homme.

Parmi les doctes et vénérables personnages du couvent de Lansac, il y en avait un tellement savant, rigide et pieux, qu’on l’appelait le Moine, sans autre désignation. C’était un puits de science, un abîme d’érudition. Il savait lire à peine, ne savait pas écrire du tout ;