Page:Ricard - Précis de la mythologie scandinave.djvu/57

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

remontée, il donna les éperons à l’animal, qui, sans heurter des pieds les barreaux de la grille, franchit celle-ci en un saut. Hermod se dirigea ensuite vers la salle ; descendit, entra, et vit son frère assis sur le trône. Il y passa la nuit, et le lendemain il comparut devant la déesse, en lui retraçant le désespoir des dieux et des déesses ; il la supplia de permettre à Balder de retourner avec lui. Mais Hel répondit qu’elle était curieuse de voir si Balder était aimé autant qu’on voulait bien le lui faire croire ; s’il en était ainsi, il retournerait, à condition que tout au monde, les choses inanimées de même que les êtres vivans, voudrait bien le pleurer ; mais qu’il resterait si le moindre objet refusait de verser des larmes. Hermod se leva ; Balder le suivit hors de la salle, pour lui donner la bague qu’il le pria de remettre à Odin, en souvenir de son fils bien-aimé ; Nanna, son épouse, envoya à Frigg un tapis, tissu de fleurs. Le messager se mit en chemin pour s’en retourner à Asgaard, où il rendit compte de tout ce qui s’était passé.

Dès que les dieux apprirent l’arrêt ambigu de Hel, ils envoyèrent des messagers dans toutes les parties du monde, pour engager à racheter des enfers, au prix des larmes, le dieu chéri. Personne ne s’y refusa ; les hommes, tous les êtres inani-