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nir, se composait de six élémens, savoir : du bruit des pas du chat, de la barbe de la femme, des racines de la montagne, des tendons de l’ours, de l’haleine du poisson et de la salive de l’oiseau. La chaîne ressemblait à une cordelette de soie : mais elle était d’une solidité à tout braver. Les dieux ayant reçu la laisse, remercièrent d’abord le messager de la commission dont il s’était si bien acquitté, et se rendirent ensuite dans une île, située au milieu d’un lac. Le loup y fut aussi amené. On lui montra le cordon, en ajoutant qu’il n’était pas aussi frêle qu’il en avait l’air, et on l’invita à le rompre. Le cordon passa de main en main, chacun des dieux faisait son mieux pour le casser, mais ce fut en vain, il résistait à tous leurs efforts. Les dieux n’en exprimèrent pas moins la conviction que, pour les forces du loup, ce ne serait qu’un jeu que de le déchirer. Le loup répondit qu’à en juger d’après l’apparence, il ne se couvrirait pas de gloire en rompant un cordon si frêle et si mince ; il consentirait volontiers à s’y laisser attacher, à moins qu’il ne s’y entremêlât quelque artifice ou quelque ruse. Les dieux objectèrent que s’il avait pu briser les fers les plus solides, il ne tarderait pas à en venir à bout d’un ruban comme celui-là ; pour parvenir enfin à le persuader, ils