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résolurent de l’attacher à une chaîne solide, à laquelle ils donnèrent le nom de Leding. La chaîne achevée, on la présenta au loup en l’invitant à essayer ses forces là-dessus. Le loup jugeant que cette épreuve ne surpasserait pas ses forces, se laissa faire, et n’eut qu’à se secouer pour briser les chaînons. Les dieux firent alors une autre chaîne, beaucoup plus solide que la première ; ils engagèrent encore le loup à faire un nouvel essai, ajoutant qu’il se ferait un renom de sa force s’il parvenait à rompre de pareils fers. Le loup, quoiqu’il n’ignorât pas que la solidité de cette chaîne fût supérieure à l’autre, n’hésita point, bien persuadé que sa force avait de beaucoup augmenté depuis le premier essai ; d’ailleurs il comprit fort bien qu’il fallait risquer quelque chose pour s’acquérir de la gloire. Il se laissa donc mettre le frein ; mais aussitôt que les dieux déclarèrent avoir achevé leurs préparatifs, il se débattit si bien que le fer sauta en mille pièces et s’envola au loin. Les dieux commencèrent dès lors à désespérer de pouvoir retenir le loup indomptable, mais pour dernière tentative le dieu des dieux envoya un messager chez les nains de Svartalfhejm, pour leur commander une chaîne d’une force invincible. Cette chaîne, à laquelle fut donné le nom de Gleip-