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lié à Odin ; plus tard il s’identifia avec l’air pour se fondre ensuite avec la matière inflammable, et se transforma en un feu dévorant afin de finir dans l’enfer. Et dans chacune de ses transformations, il s’empirait de plus en plus. Mais, comme le principe du mal se manifeste dans la nature, de même que dans l’homme, de milles manières différentes, il faut bien que l’image qui le représente varie ; aussi se multiplie-t-elle dans les trois rejetons de Loke.

On reconnaît facilement l’image de la mer orageuse dans le serpent de Midgaard. Thor luttait contre ce monstre, sans qu’il réussît à en venir à bout ou à le dompter. Depuis un temps immémorial jusqu’à aujourd’hui, on l’a comparé au Léviathan des Hébreux, et au serpent d’Ananda, qui selon la croyance des habitans de l’Indostan entoure la terre dans l’enceinte d’un cercle, qui un jour sera brisé. Les mers du nord, ainsi que celles du midi, présentent souvent des phénomènes comparable à un serpent, qui s’avance en se tortillant, pour envahir dans ses plis tout ce qui arrive à sa portée.

La fiction de Hel, à laquelle ne s’attache pas toujours l’idée d’un être personnel, mais qui présente toujours à l’esprit l’image de la mort ou de