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empêcher les branches de pourir, et pour en entretenir la fraîcheur éternelle.


Le monde, de même que la nature entière, a été figuré sous l’image d’un arbre. Les racines qui s’en étendent des nuages jusqu’aux extrémités de la terre, représentent à la fois l’idée de l’étendue de l’univers et celle de l’infinité des temps. La couronne en est d’une fraîcheur éternelle, bien qu’elle ait vu s’écouler des siècles, dans lesquels nous n’étions pas encore. Le vent gémit doucement à travers le feuillage ; ce sont les esprits célestes qui nous entretiennent de ce qui se passe au-dessus de la terre embrumée de soucis. Et si le calme de l’arbre et le gémissement monotone des branches assoupissent l’âme dans un doux repos, le mouvement continuel des différentes espèces d’animaux, représentées sous des formes variées, porte la pensée vers l’activité infatigable de la nature. L’arbre gémit sous son fardeau, mais une série d’animaux prennent leurs ébats dans les régions qui leur sont propres. L’aigle plane au-dessus de la couronne de l’arbre, le serpent se tortille dans le fond, le cygne nage tranquillement dans les eaux pures de la source sacrée ; une ro-