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MADAME D'UTRENOT. (1)

Et vous, Ô Dufresnoy ! dont la lyre si tendre
Au lointain avenir saura se faire entendre,
Rose, dont le feuillage où jouaient les zéphirs,
Agité sous leur aile exhalait des soupirs,
Et qui, lorsque les vents grondèrent sur sa tête,
Des plus douces odeurs embaumait la tempête.
Vos soupirs, noble cœur ; tendre lyre, vos chants,
Les amours en ont fait la langue des amans.
Ils savent tous vos vers; moi je savais votre àme !
En vous vivait, ardente, une céleste flamme
Qui vous donnait des chants de louange ou des pleurs
Pour toutes les vertus et pour tous les malheurs.
Quand la mort vous frappa, de la terre exilée,
Aux régions du ciel vous fûtes appelée;
Vous chantez le Très-Haut, et sur la harpe d'or,
En faveur des mortels vous l’implorez encor;
Vous y priez pour nous, qui souffrons sur la terre,
Pour nous que vous aimièz, qui nous fôtes si chère,