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collaboration. Parmi ceux qui nous ont le plus régulièrement envoyé des notes, je citerai MM. les professeurs Ivanowsky, de Moscou : Tönnies, de Kiel ; B. Russell, de Cambridge ; C. Webb, d’Oxford ; Peano, de Turin ; Vailati, de Côme. La liste de nos collaborateurs français serait trop longue ; il faut pourtant mentionner d’un côté, la part prise à la rédaction primitive par M. L. Couturat, auquel sont dus tous les articles de Logique formelle ; et de l’autre, ce que l’ouvrage doit à la révision de M. J. Lachelier, qui a bien voulu le suivre de près, et nous communiquer, sur un très grand nombre d’articles, les observations que lui suggéraient son grand savoir et son expérience philosophique. Les brochures provisoires reviennent donc ainsi, annotées, complétées, corrigées, approuvées ou contestées. Le tout est mis en ordre. Sur tous les points où l’accord existe, soit sans modifications, suit après des corrections qui ne soulèvent pas de doutes, le texte devient définitif.

Il y en a plus qu’on ne croirait a priori les philosophes s’entendent bien mieux quand chacun parle pour son propre compte que lorsqu’ils s’exercent sur les idées les uns des autres. Le démon de la discussion est si subtil ! Il reste cependant d’autres points où les opinions sont vraiment opposées. Ceux là sont alors portés devant la Société de philosophie, et c’est la dernière épreuve. Quand une rédaction qui paraît satisfaisante est enfin atteinte, elle prend place dans le corps de l’ouvrage. S’il y a des dissidences, ou si, parmi les observations des correspondants, il se trouve quelques remarques utiles à conserver, sans les insérer dans le texte même, elles sont imprimées au bas des pages, en forme de commentaire perpétuel, de manière que le fascicule soit aussi exactement que possible le résumé de tout ce qui a été mis en avant sur chaque définition. Les colonnes du Vocabulaire représentent ainsi ce qu’il y a d’objectif et d’impersonnel dans le résultat du travail ; les notes rappellent les objections ou les réserves que croit devoir formuler tel ou tel philosophe, et qui doivent rester en suspens.

On remarquera, en le parcourant, une innovation. Il ne donne pas seulement, comme le Dictionnaire de Baldwin, les équivalents anglais, allemands et italiens. Ces renseignements, tous les vocabulaires scientifiques s’imposeront sans doute de les fournir dorénavant ; et l’un rectifiant l’autre, on arrivera à établir des concordances aussi exactes que peuvent le permettre le génie des langues, parfois si différent. Mais voici ce qui est nouveau, quelques-uns même diront peut-être aventureux : chacun des articles qui le comporte est suivi d’un « Radical international ». Je n’entends pas par là un radical actuellement international, quoique d’ores et déjà un très grand nombre de termes philosophiques ne diffèrent plus d’un idiome à l’autre que par l’orthographe ; j’entends un radical artificiellement choisi, généralement néo-grec ou néo-latin, et pouvant former des vocables dans une langue auxiliaire internationale. Ces radicaux sont donc attribués, non pas à la traduction de tel terme français ou allemand, mais à la représentation de tel concept