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REVUE PHILOSOPHIQUE


Mario Pilo. NUOVI STUDII SUL CARATTERE, 37 p. in-8. Milan, 1892. L’opuscule est divisé en deux parties. La première débute par un large. résumé de mon livre Le caractère <~e ~eM/antfà l’homme. Dans la seconde, ma classification est, non pas combattue précisément, mais développée dans le sens d’une recherche des causes biologiques s de la diversité des caractères.

Il suffit, selon l’auteur, d’étudier attentivement dans les traités de physiologie et de médecine les effets psychiques de la composition et de la chaleur du sang, pour découvrir aussitôt le facteur principal de notre caractère profond, organique, indépendamment, s’entend, du superficiel dû à l’éducation. D’où la classification des tempéramentscaractères en pléthoriques, séreux, bilieux, lymphatiques ; puis leurs. subdivisions en quatre autres formes les exagérant, ultra-pléthoriques, uMra-séreux, etc., et en quatre qui, au contraire, les atténuent, semi-pléthorique, semi-séreux, etc., enfin le caractère parfaitement équilibré, moyen, parfait, qui n’est qu’une abstraction théorique. Suit une étude détaillée de la’composition du sang et de sa thermicité, dans chacun de ces tempéraments-caractères, des tissus et des appareils organiques, des traits et de l’aspect, de la physiologie et dela pathologie de chacun. L’auteur traite ensuite de leur psychologie spéciale sensibilité, mémoire, imagination, facultés esthétiques ; puisémotivité, humeur, affections, passions, facultés éthiques ; d’autrepart, intelligence, raison, esprit, volonté, pensée, facultés logiques ; enfin idéalité, foi, religion, besoin de l’absolu, facultés métaphysiques. L’opuscule se termine par une classification de ces critères avec les portraits éthologiques de mon livre et des caractères fournis pardes personnages historiques et artistiques. Voici une citation relative à ces derniers. « Sont ou ont été plus ou moins pléthoriques, séreux, bilieux, lymphatiques, respectivement et comparativement :Arioste,Tasse, Dante, Pétrarque ; saint Augustin, sainte Thérèse, saint Dominique, saint Louis ; Victor-Emmanuel, Garibaldi, Mazzini, Oavour ; Niccolini, d’Azeglio, Guerrazzi, Manzoni ; Cairoli, Crispi, Niootera,. Depretis ; bien qu’à la rigueur, et Pétrarque, et Cavour, et Manzoni,. et Depretis n’aient été que demi-lymphatiques, Arioste et Nicoolini demi-pléthoriques, Garibaldi pléthoro-séreux, d’Azeglio demi-séreux.. Sont de bons exemples de pléthoriques Michel-Ange et Cellini, de séreux Foscolo et Leopardi, de bilieux Bismarck et Moltke. Mais de lymphatiques célèbres je n’en saurais citer que peu, comme Louis XVI et Philippe V, parce que les lymphatiques purs n’ont aucun élément pour arriver à la célébrité Métastase et Monti ne sont que demilymphatiques. « Toujours respectivement et relativement, sont pléthoriques,. bilieux, lymphatiques, les types éternels de l’art sous les noms de Gargantua, Hamlet, Otello, Tartufe, FanfuIIa,don Quichotte, Torquemada, Sancho Panza. Le grand xvf siècle, dans son ensemble, fut pléthorique ; le nôtre est séreux ; le xvi~ a été bilieux ; le xvm° lympha.