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ANALYSES.g.-t. ladd. Introduction to philosophy.

chacune de ces dernières implique des postulats, des données dont l’examen et la critique sont en dehors de son domaine propre. Les sciences positives, c’est une conséquence de leur nature même, ne peuvent pas se proposer d’atteindre une conception absolument systématique du monde ; elles sont toutes des sciences particulières. La philosophie a pour objet les formes et les lois universelles de l’être (chap.  III). Cela ne veut pas dire que la philosophie puise se passer du concours de ces sciences. Pour expliquer l’univers il faut le connaître, et la philosophie ne saurait prétendre le construire par une synthèse purement a priori (pp. 128-129) ; toute une partie de la philosophie doit être analytique, s’occuper de recueillir et de critiquer les matériaux empruntés aux sciences (p. 113, chap.  v). De toutes les sciences, c’est la psychologie qui est reliée à la philosophie par les liens les plus étroits la source de la philosophie, l’effort de la raison pour se comprendre elle-même, a une origine subjective, et fait de la psychologie la propédeutique de la philosophie (p. 111, chap.  iv).

La spéculation philosophique aboutit soit au dogmatisme, soit au scepticisme, soit au criticisme. Chacune de ces attitudes a sa raison d’être, et, en fait, le triomphe de l’un de ces systèmes n’est jamais définitif. Sans doute chaque penseur contribue pour sa part à cette unification totale du savoir, idéal de la philosophie ; mais, dans les conclusions dogmatiques de chaque doctrine, il y a toujours quelque point faible qui donne un nouvel essor au scepticisme et au criticisme (p. 154, chap.  vi). Le système complet de la philosophie est un idéal qui ne sera jamais réalisé (p. 131).

Le monde de la réalité peut-il être atteint par la connaissance, et quel est son contenu ? Quelle est la nature du bien moral et de ce que nous appelons le beau ? Quel rapport y a-t-il entre ces Idées et le monde réel. Enfin l’Unité suprême, principe de toutes choses et de tout esprit, doit-elle être regardée comme une réalisation de ces Idées, et est-elle susceptible d’être connue par l’esprit (p. 175, chap.  vii) ? Tel est, d’après l’auteur, le contenu de la philosophie dont les principales divisions sont indiquées par le tableau suivant

1. Théorie de la connaissance (Poétique ou Episté t. p/tt ! o.M-tA :’e du Réel mologie).

(Métaphysique, au sens 2. Métaphysique (Onto— ( A. Philosophie de la nature. large du mot). logie, au sens iarge philosophie de l’esprit. du mot). ( Philosophie dc l’esprit.

II. Philoso, rohie r f I. Ethique (Considérations sur l’Idéal de la conduite,

II. P/~oMp/HC de Métaphysique de t’Ethique, Philosophie morale ou ~.a<([déaIologieouTe— < Philosophie pratique).

leotogte rationnene). Esthétique (Considérations sur I’Idéa.1 dans l’art).

III. La Suprême Réalité idéale (Philosophie de ]a religion).

Les chapitres qui suivent sont comme la réalisation en ébauche du plan tracé par l’auteur.Dans sa Théorie de la connaissance (chap.  viii), il repousse l’agnosticisme sous ses principales formes. Sa Métaphysique