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ANALYSES.w. knight. Essays in philosophy, etc..

tions et devient de l’expérience de là, deux subdivisions nouvelles, dans chacune desquelles on distinguera encore si les données sont immédiates ou médiates. Dans les pages qui suivent, on remarquera ce que M. dit de l’introspection, qui est l’observation immédiate par excellence il montre comment et jusqu’où elle vaut ; du roman soi-disant expérimental ; de la statistique ; de la télépathie ; de la psyohométrie ; de la suggestion expérimentale ; etc. Il exprime une pleine confiance dans le progrès de l’expérimentation.

A.

W. Knight. Essays in philosophy old and new. 1 vol.  in-12, 367 p.. Boston et New-York, Houghton, Mifflin et Cie, 1890.

M. Knight a réuni sous ce titre divers articles déjà publiés à Londres en 1879, et des conférences faites depuis lors. L’essai sur l’éclectisme (4e essai) indique l’esprit général de ces différentes études. L’auteur prend pour règle le mot de Leibniz « que la plupart des sectes ont raison dans une bonne partie de ce qu’elles avancent, mais non pas tant en ce qu’elles nient » principe qui permet, ce nous semble, le choix entre deux opinions contradictoires, mais qui n’est plus applicable quand il s’agit de doctrines moins complètement opposées. M. Knight estime sans doute, toujours d’accord avec Leibniz, que tous les partis ont raison « pourvu qu’ils ne se choquent point ». Mais penser ainsi c’est s’engager à montrer que la conciliation est possible, et comment elle l’est. C’est ce que l’auteur n’a pas fait et n’a pas prétendu faire ; il a évité ainsi l’écueil où ont échoué bien des éclectiques, qui ont accepté simultanément des thèses conciliables en apparence et contradictoires au fond. Mais, par cela même, il est réduit à laisser en suspens les problèmes dont la solution importe le plus à la spéculation et à la pratique. Son éclectisme trop hospitalier aboutit malgré lui à une sorte de scepticisme. Le premier essai, par exemple, ne conclut pas. M. Knight examine l’idéalisme et l’empirisme au point de vue de leurs conséquences pratiques, des résultats qu’ils ont amenés dans l’art et la littérature, et de leur influence sur le caractère individuel et social ; il trouve que chacune de ces doctrines contient des vérités fondamentales et qu’en dernière analyse, il y a, de chaque côté, à peu près autant de pour que de contre. Nous n’en sommes pas plus avancés.

Dans l’essai sur la classification des sciences, le second, l’auteur a voulu, à ce qu’il déclare, grouper à un nouveau point de vue les différentes branches du savoir. Après avoir examiné les classifications d’Aristote, de Bacon, de Hegel, de Comte, de Spencer, M. Knight classe les sciences en noologiques et cosmologiques Nous ne parlerons pas des subdivisions qu’il établit. Mais le point de départ, emprunté à Ampère n’est guère nouveau, et n’est pas non plus à l’abri d’objections sérieuses. M. Knight n’hésite pas à ranger la logique parmi les sciences noologiques. Mais, si l’on entend par monde l’univers saisi par la conscience, et il faut bien le faire quand il s’agit de classer les sciences,