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tournant sur place, ou bien le changement est moins brusque, et l’Insecte abandonne lentement la direction primitive, en décrivant un arc de cercle. Dans le cas de rotation brusque, l’Insecte porte en dehors les pattes situées du côté où il se tourne, et en dedans les autres pattes ; s’il veut tourner à droite, il s’attire dans cette direction avec les pattes du côté droit, principalement avec la première patte, et il se repousse avec les pattes du côté gauche. Au contraire, lorsque l’Insecte change lentement de direction en décrivant un arc de cercle, les pattes situées vers le centre du cercle décrit se rapprochent de la ligne médiane, tandis que les autres pattes, celles qui sont situées vers la circonférence du cercle, s’éloignent de la ligne médiane.

Nous n’avons pas pu obtenir des graphiques convenables représentant un changement brusque de direction, parce que l’Insecte marche alors sur son premier tracé, ce qui le rend indistinct et confus. En ce qui concerne les changements brusques de direction, nous avons recueilli quelques tracés instructifs qu’on peut schématiser de la manière suivante :

[Image à insérer]

Fig. 3. — Schéma d’une marche volontaire en cercle, chez le Blaps mortisaga.

Si on compare la trace des pattes tournées vers la périphérie du cercle à celles des pattes tournées du côté interne, on remarque que la première patte, dans la série interne, se rapproche de la ligne médiane ; au contraire, dans la série externe, elle s’en écarte. Dans ce tracé, c’est surtout la première paire de pattes dont la position est modifiée.

Reportons-nous maintenant à des tracés de mouvement de manège, et nous y constaterons à peu près les mêmes faits. La lecture d’un très grand nombre de tracés nous a conduits à la conclusion qu’en général, pendant le manège, les pattes situées vers le centre de rota-