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déduction qu’à l’induction. Il y a cette différence que d’un côté le concept n’est pas développé, que les jugements sont plus synthétiques, que les conclusions vont du général au particulier et du principe à la conséquence, tandis que de l’autre le concept est développé, les jugements sont plus analytiques, les conclusions vont des individus au général et de l’effet à la cause.

Gutberlet. Le système philosophique de Wundt (2 articles). — Gutberlet rapproche Lotze et Wundt, les défenseurs les plus marquants de la philosophie allemande de ce temps. Il s’attache surtout à examiner certaines thèses que Wundt oppose à la philosophie chrétienne et à sa conception de l’univers. On verra, dit-il, que le système d’un penseur si considérable, qui a embrassé en soi toute la culture moderne, se présente, comme mille autres avant lui, si on l’oppose à la philosophie chrétienne, comme une maison de cartes (Kartenhaus) construite par des enfants. Après quelques dizaines d’années, cette maison de cartes sera, comme les autres, enlevée par le vent, tandis que l’institution et la doctrine de Jésus-Christ ne seront pas vaincues par les portes de l’enfer (von den Pforten der Hölle nicht überwältigt). Gutberlet examine : 1o l’essence et le but de la philosophie ; 2o la transcendance ; 3o le concept de substance ; 4o la substance des âmes ; 5o le problème ontologique ; 6o les preuves de l’existence de Dieu ; 7o la téléologie ; 8o les idées religieuses.

Dr Carl Braig. L’importance philosophique des livres scolaires. — Carl Braig remarque que les livres scolaires en France et en Angleterre sont beaucoup mieux adaptés à l’intelligence des élèves que les livres allemands. La collection Göschen lui paraît offrir de grands avantages. Toutefois il regrette que, trop préoccupé de la science professionnelle (Fachwissen), on néglige la culture philosophico-pédagogique ; qu’occupé de critiquer, de commenter, de compiler, on devienne incapable de voir les vérités compréhensives (allumfassenden) et philosophiques. Ce qui manque, dit-il, c’est une saine école de philosophie dans laquelle on ne développe pas toutes les théories et tous les systèmes possibles, mais où l’on enseigne au jeune homme à penser et a exprimer sa pensée. Qu’on le fasse au gymnase ou la première année de séjour à l’Université, peu importe d’ailleurs. Mais c’est un triste aveuglement de refuser à la jeunesse cet enseignement qui, pour vivre, lui est aussi nécessaire que l’air et la lumière.

P. A. Linsmeier, S. J. Examen d’une critique philosophique de la théorie des ondulations lumineuses. — Linsmeier défend contre Schneid (Naturphilosophie) la loi qu’acceptent Stockes, Ketteler et Helmholtz.

Anton Michel. La cosmologie de Moïse Maimonide et de saint Thomas dans leur opposition (1er article). — Joël et Eisler ont cru que Maimonide a été le maître de tout le moyen âge et que son More Nebuchim a préparé tout spécialement la Somme de saint Thomas. Pour