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(Alleinberechtigung) de la physique, L’esprit de révolte contre l’autorité et la tradition scolaire ; §  2, Seconde cause, renversement de la méthode d’enseignement dans les écoles classiques ; §  3, Troisième cause, ignorance de beaucoup de philologues dans les questions de physique ; §  4, Quatrième cause, maladresse des pédagogues en défendant la culture classique.

Pohle n’a pas donné encore la conclusion de son curieux travail.

Nicolas Kaufmann. La théorie de la connaissance chez saint Thomas d’Aquin et son importance dans le présent. — Ce que nous cherchons, dit l’auteur, c’est une constitution organique de la théorie de la connaissance en rapport avec les principes de saint Thomas, pour laquelle nous utilisons les résultats assurés des nouvelles recherches empiriques.

Dr J.-A. Endres. Sur l’origine et le développement de la méthode scolastique. — Endres fait une grande place à Abélard, pour son Sic et Non, dans la formation de la méthode scolastique, sans tenir un compte suffisant de ses autres ouvrages et de ceux de ses prédécesseurs. La méthode est, selon lui, un produit de la scolastique elle-même, qui ne doit rien au péripatétisme.

Matthias Sierp. Pascal et le scepticisme (5 articles). — Dans une première partie, Sierp expose les accusations portées contre Pascal. Victor Cousin est le premier qui ait accusé Pascal de scepticisme ; il a été suivi par Sainte-Beuve et Havet. Lescœur a cherché, non dans le jansénisme, mais dans les tendances mathématiques de Pascal, la source de son scepticisme. Pour répondre aux attaques, Sierp, qui n’a lu, dit-il, l’ouvrage de Droz qu’après avoir écrit son article, fait remarquer qu’il n’est pas étrange de rencontrer des contradictions et des obscurités dans les Pensées « destinées à prendre la forme de dialogues ». Puis il traite de la position de Pascal par rapport aux certitudes fondamentales. Pascal les reconnaît et, dans sa théorie de la connaissance, il préfère la méthode mathématique, et fait reposer sur la clarté immédiate, sur l’évidence interne, la certitude des premiers principes. Il attribue à la volonté une influence sur la raison, transporte le concept de l’infini des mathématiques dans la physique, et soutient que l’homme ne doit admettre pour vrai que ce dont le contraire lui est prouvé être faux. Quant aux passages sur lesquels on s’est appuyé pour justifier les accusations de scepticisme, Sierp les ramène à trois classes : 1o l’entretien avec M. de Sacy sur Épiotète et Montaigne ; 2o ses assertions sur le pyrrhonisme, et 3o sur l’incertitude de la connaissance humaine en général. Il cherche ensuite à déterminer la position de Pascal par rapport aux vérités fondamentales de la religion naturelle et de l’ordre moral, enfin la position de Pascal par rapport aux motifs de croire à la religion surnaturelle. Une étude sérieuse de tous les passages invoqués par les adversaires prouve