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ANALYSES.j.-p. land. Arnoldi Geulincx, etc.

coopération, de prévoyance, d’épargne et de travail, qui sont les fins de notre époque, sur le vieux tronc de l’État paternel enter les jeunes germes du libre État social, préparant et coordonnant des organismes d’où surgisse et s’étende partout le bien-être public et privé !

Bernard Pérez.

J.-P.-N. Land. Arnoldi Geulincx Antverpiensis opera philosophica, volumen primum, Hagæ comitum, 1891.

En annonçant aux lecteurs de la Revue l’étude de Van der Haeghen sur la vie, la philosophie et les ouvrages de Geulincx[1], on faisait remarquer que pour se faire une idée exacte de la philosophie qu’a professée un des penseurs originaux de l’école cartésienne, il faudrait être à même de consulter, après avoir lu le travail de Van der Haeghen. l’édition que préparait M. Land, le savant éditeur de Spinoza. Le premier volume de cette édition vient de paraître. On y trouve, après quelques mots de l’éditeur au lecteur, une notice chronologique de Geulincx et sa signature trois fois autographiée[2] :1o Epistola dedicatoria et præfatio ad Saturnalium editionem Lugdunobatavam pertinentes (p. 1 à 8); 2o Oratio I cum paraphrasibus et commentariis (p. 9-66); 3o Quæstiones quodlibeticæ (p. 67-147); 4o Oratio II (p. 149-164); 5o Logica fundamentis suis restituta (p. 165-454); 6o Dictata ad Logicam hucusque inedita (p. 455–506).

Ce premier volume rappelle, pour le luxe et le soin avec lequel il est édité, le Spinoza de MM. Land et Van Vlooten. Le second contiendra les œuvres systématiques (Physica vera, Physica ad mentem Peripateticorum, la Métaphysique et l’Éthique). Dans le troisième prendront place les Annotata majora ad Cartesium, les Thèses, le Collegium oratorium, etc. Il est à désirer que ces deux volumes paraissent bientôt. On apprendra en les lisant, non seulement ce que pensait un de ceux qu’on a placés à côté de Descartes, mais surtout combien était grande encore la place du passé chez ceux qui se donnaient comme ses adversaires. Nous essayerons de montrer alors, en nous appuyant en outre sur des travaux récents, que la scolastique a fourni au cartésianisme plusieurs de ses théories métaphysiques et non des moins importantes. Nous nous bornerons à souhaiter, pour le moment, que nos petits Cartésiens, et même leur chef, trouvent un éditeur aussi consciencieux et aussi éclairé que M. J.-P.-N. Land.

F. Picavet.
  1. Octobre 1887.
  2. C’est tout ce qu’a découvert M. Land de l’écriture de son auteur.