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l’expérience. La somme des deux valeurs de l’acuité auditive était constante pour toutes les explorations ; ainsi à tel moment on avait, par exemple, 12 centimètres à droite et 28 à gauche ; dans l’exploration suivante, 16 à droite et 24 à gauche, et ainsi de suite, pour chaque couple de valeurs[1]. »

Le transfert a lieu d’une manière générale pour les troubles unilatéraux de la sensibilité, se présentant soit sous forme d’hémianesthésie, soit sous forme de dysesthésie, et pour les troubles unilatéraux de la motilité, tels que paralysies flasques, contractures, mouvements choréiformes unilatéraux. Le phénomène est aujourd’hui bien connu, au moins dans ses manifestations extérieures, et d’un emploi journalier ; nous n’insisterons pas davantage.

Il suffira d’indiquer un certain nombre de règles, nous n’osons dire des lois, qui ont été révélées par la pratique de la métallothérapie et qui nous ont servi de guide dans nos recherches.

Nous venons de rappeler que par l’application de l’aimant, on fait passer d’un côté du corps à l’autre un trouble de la sensibilité ou du mouvement le transfert s’opère, quel que soit le côté où l’on fait l’application. Ainsi, si la malade est insensible de la moitié droite du corps, on peut placer l’aimant indifféremment du côté droit ou du côté gauche ; le résultat est le même. » L’action de l’cesthésiogène, dit M. Vigouroux, est essentiellement bilatérale ; elle a pour résultat immédiat, invariable de placer la sensibilité (et autres fonctions connexes) dans un état d’activité inverse de celui où elle se trouve[2]. » Il est un second point important à noter toute modification produite sur un côté du corps par l’œsthésiogène s’accompagne d’une modification dans le point correspondant de l’autre côté. Si par exemple, on rétablit la sensibilité perdue dans une certaine étendue d’un membre, il se produira une plaque d’anesthésie de même configuration sur un endroit symétrique du membre opposé. Règle importante, dont nous ferons plus d’une fois l’application.

C’est le transfert des troubles spontanés de l’hystérie qui nous a servi de point de départ dans nos expériences ; nos recherches faites à la Salpétrière, dans le service de M. Charcot, ont porté uniquement sur le grand hypnotisme. C’est dire que nos sujets présentaient dans tout leur développement les trois phases de léthargie, catalepsie, somnambulisme, avec leurs complications diverses, et leurs symptômes si bien définis.

  1. R. Vigouroux, Métalloscopie, Métallothérapie, Œsthésiogènes, p. 21 et s.
  2. R. Vigouroux, op. cit., p. 84.