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que, sans unité, il n’y aurait ni une cellule, ni un cristal (p. 38-39.). Il rappelle tes études par lesquelles Bentham, Hamilton, Boole, Morgan, voulurent réduire la logique à des opérations mathématiques, et conclut que, dans toute l’évolution, la substance numérique subdivise son travail, multipliant les minimi ou points en trois directions, et retournant par l’attraction et la sensation à son unité (p. 43). Il dit avec Lange que les propriétés des corps sont autant de formes ou tendances à des formes et à des sensations supérieures, et que la nature peut choisir plusieurs combinaisons de séries de mouvements et de sensations (p. 44). Cette thèse est développée dans le second fascicule, où l’auteur recherche quelle est, dans l’évolution cosmique, la part de la liberté.

La pensée italienne contemporaine : Critique sévère de Trezza, et surtout de ses idées sur la religion de la science.

La formule pythagorique de l’évolution cosmique. L’auteur continue à montrer partout l’énergie consciente, une et téléologique. Le premier germe en est dans l’atome ; elle devient centre dans la molécule chimique, âme dans le cristal et la cellule, génie organisateur des innombrables colonies de cellules qui sont les plantes et les animaux ; enfin, dans l’homme, elle dispose d’une cité de protistes psychiques, formés avec les cinq sens et avec des instruments d’observation toujours plus délicats et plus exquis.

L’évolution anticléricale française. Cette étude, un peu courante et dispersée, nous mène de Scot Erigène à Quinet et à Proudhon.

Reformes sociales : Le socialisme allemand irréligieux.

Variété : Vestiges préhistoriques italiens.

Érudition et critique, ampleur et unité de vues, voilà les titres qui recommandent la Nuova Scienza à tous les philosophes. Comme elle a la prétention de frayer une voie sûre entre le rationalisme et l’empirisme, c’est à elle de ne pas glisser, en haine de l’empirisme, dans une métaphysique du nombre aussi éloignée de la philosophie expérimentale que les diverses métaphysiques dont M. Caporali se montre un adversaire. À elle aussi d’éviter l’éparpillement et la confusion, qui sont les deux écueils du genre historique.


Revista de España.

M. Gonzalez Serrano discute (10 juin, 25 octobre 1884) avec une parfaite compétence les divers points de ce qu’il appelle le problème psychologique. Sa prétention est d’élargir le domaine de la psychologie traditionnelle (lisez officielle, académique et métaphysique) par l’accession des parties solides de l’empirisme. Somme toute, M. Serrano garde ses préférences, parfois trop marquées, pour la métaphysique idéaliste ; son libéralisme sincère ne l’empêche pas non plus d’être injuste envers la « métaphysique empirique ». Il nous montre, il est vrai, la vieille psychologie gravement influencée par les préjugés géocentrique et