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Dr H. C. de Varigny. — Recherches expérimentales sur l’excitabilité électrique des circonvolutions cérébrales et sur la période d’excitation latente du cerveau. In-8o, 138 p., Paris, F. Alcan, 1884.

Ce travail de M. de Varigny touche à une des questions importantes de la physiologie du système nerveux, et très discutée encore, la question de l’excitabilité des circonvolutions cérébrales. Sur ce terrain embarrassé de difficultés, l’auteur a prudemment limité ses recherches d’une façon presque exclusive à un point spécial, qui est l’action du chloral sur la période d’excitation latente du cerveau.

On sait ce que les physiologistes entendent par cette dernière expression, Un nerf ou une cellule nerveuse, après une excitation, ne réagit jamais qu’au bout d’un certain temps, variable suivant diverses conditions. C’est ce temps qu’on désigne sous le nom de période d’excitation latente.

L’intérêt est très grand des recherches expérimentales de cet ordre en physiologie cérébrale. Car, si les circonvolutions cérébrales, comme toute autre portion du système nerveux, sont excitables artificiellement (par l’électricité ou mécaniquement, etc.), la période d’excitation latente devra varier suivant différentes conditions qui sont à déterminer. Et, par exemple, le chloral, dont l’action est si remarquable sur la cellule nerveuse, n’agira-t-il pas, en vertu de ses propriétés anesthésiques pour augmenter la durée de la période d’excitation latent.

C’est en effet, d’une manière générale, ce qu’a reconnu M. de Varigny, à la suite d’un certain nombre d’expériences bien conçues et habilement menées. En excitant sur des chiens par un courant électrique telles parties des circonvolutions cérébrales avant et après chloralisation, il a vu que, toutes conditions égales, dans le second cas la période d’excitation latente est presque toujours plus longue. — Ainsi on peut dire que le chloral suspend momentanément l’excitabilité cérébrale ou bien la diminue plus ou moins, C’est une preuve indirecte, mais d’une grande valeur, de la réalité de cette excitabilité.

Outre la partie expérimentale, ce travail contient un historique intéressant et assez complet de la question de l’excitabilité du cerveau.

Dr E. Gley.

Louis Bourdeau. Les forces de l’industrie. F. Alcan éditeur, in-8o, Paris.

Bacon dit quelque part qu’il y à plus de philosophie véritable dans les ateliers de l’industrie que dans les antres de la scolastique. Si, en effet, rien de ce qui concerne les manifestations de la raison ne doit rester étranger à une philosophie sans préjugés, il semble qu’elle pourrait tirer de profitables enseignements de l’étude des fonctions regar-