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ou efférents. Divers auteurs, Wernicke, Wundt, Charcot ont donné des schémas analogues.

La traduction nous a paru claire, exacte et fidèle, et nous ne mettons pas en doute qu’elle soit accueillie avec grande faveur par le public philosophique.

Z.

Ludwig Strümpell. — Grundriss der Psychologie oder der von der Entwickelung des Seelenlebens im Menschen (Esquisse d’une psychologie ou d’une théorie du développement de la vie de l’âme dans l’homme). Leipzig, G. Böhme, 1884, vii-309 p., in-8o.

Je me trouve quelque peu embarrassé pour rendre compte de cet ouvrage, car si l’auteur y fait preuve d’une habileté patiente d’analyse, il y exerce sa faculté d’analyse dans une direction assez hasardeuse et selon une méthode qui ne me paraît guère capable de donner des fruits. Ce qu’il a entendu faire, c’est une psychologie générale, à en juger par le renvoi qu’il fait de nombreuses questions à la « psychologie spéciale », et nous avons ici, à prendre le titre de l’ouvrage, une théorie du développement de la vie de l’âme dans l’homme. Il n’y a pas moyen aujourd’hui de faire une théorie de l’âme sans tenir compte des mécanismes physiologiques ; l’auteur ne s’effraye pas d’accorder encore un « mécanisme psychique » d’où émergeraient les phénomènes des « causalités » de l’âme. L’âme se manifeste par ses réactions, et ces réactions seront le fait d’une activité libre, quand les actions seront le produit de simples mécanismes. Ceci dit, entrons dans l’analyse du livre.

M. Strümpell débute par combattre la théorie des facultés de l’âme, ce qui n’est pas bien nouveau, et il critique la classification des faits de conscience établie d’après cette théorie. Le concept d’une faculté comme source propre d’un pouvoir jette le psychologue, dit-il, dans d’insolubles difficultés. Mais le plus grave défaut peut-être de l’ancienne théorie est de ne pas permettre les passages du conscient à l’inconscient. Il y faut substituer la notion d’un « développement », dont les conditions restent alors à déterminer.

La langue vulgaire trouve dans la veille et dans le sommeil une image de l’alternance de la conscience avec l’inconscience. Si l’on veut distribuer en des groupes distincts nos « états représentatifs », on pourra les ramener à des expressions comme les suivantes : j’entends un son, — forme de représentation immédiatement consciente ; j’entends le son d’un violon, — forme de représentation rapportée à une précédente, aperception ; je sais que c’est moi qui entend et non pas un autre, — représentation où entre la conscience du moi (l’auteur distingue le Ichbewusstsein du Selbstbewussisein). Nos représentations peuvent encore êtres réparties d’une manière générale en involontaires et volontairess on y peut considérer des « quantités de temps », auxquelles