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La Grande veine est membraneuse, elle s’étend en haut et en bas ; l’aorte est plus nerveuse et finit même par n’être que nerf. Les deux vaisseaux se placent devant la colonne vertébrale. La Grande veine donne d’abord des branches qui vont au poumon[1]. Plus haut elle fournit les veines des aisselles pour les bras et les veines jugulaires placées au cou de chaque côté de la trachée : quand on les comprime on provoque la syncope[2]. Elles remontent vers l’oreille et vers l’articulation de la mâchoire, pénétrent dans la tête et vont se répandre sur les méninges. Toutes ces divisions de la grande veine sont accompagnées de divisions similaires de l’aorte, seulement en plus petit nombre.

Dans sa partie descendante la Grande veine traverse le foie, envoie des branches à la rate, à l’épiploon, au pancréas, au mésentère. L’aorte envoie de même des branches au mésentère, mais plus grêles et comme fibreuses. Elle n’envoie aucune branche au foie ni à la rate. On conçoit que l’artère hépatique, d’un très petit calibre et tout à fait disproportionnée au volume des veines du foie, ait échappé à ces premiers observateurs, mais c’est par analogie sans doute qu’ils ont méconnu l’artère splénique qui est assez grosse : la rate étant pour eux une sorte foie placé à gauche[3], il était tout naturel qu’il ne reçut point d’artère, puisque l’autre foie, le véritable, n’en a pas.

Dans le voisinage du cœur l’aorte est plus fortement reliée que la Grande veine au rachis par des veines nerveuses (= artères intercostales) d’un petit volume. Plus bas la Grande veine est placée un peu en arrière de l’aorte. Enfin, vers les reins, toutes deux s’attachent plus intimement à la colonne vertébrale, en même temps qu’elles se divisent l’une et l’autre à la manière des branches d’un Δ. Vers ce niveau la Grande veine et l’aorte donnent aussi des vaisseaux aux

    admettant que le manuscrit n’a subi aucune altération, reste fort incertaine. En effet, on peut voir dans la « grande cavité » soit les deux oreillettes dont la mince cloison aurait échappé à l’attention ; soit, ce qui est peut être plus probable, l’ensemble du ventricule droit et de l’oreillette droite en large communication par l’orifice auriculo-ventriculaire de ce côté. — Pour la cavité moyenne, d’où part l’aorte, il n’y a aucune difficulté, c’est bien le ventricule gauche. Quant à la cavité de gauche, ce sera selon l’interprétation donné à la grande cavité, soit l’oreillette gauche, soit le ventricule droit, qui se trouve surtout dans la partie de l’infundibulum rejeté quelque peu à gauche.

  1. Selon qu’on interprétera « la grande cavité » comme formée des deux oreillettes, ou formée du ventricule et de l’oreille droits, ces branches que la Grande veine donne au poumon, seront les veines pulmonaires partant de l’oreillette gauche ou les divisions de l’artère pulmonaire partant du ventricule droit.
  2. « Ceux qui sont saisis par les veines du cou deviennent insensibles » (Sommeil, II, § 5).
  3. Voy. plus loin.