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gros, mais par la possibilité de rendre compte des détails les plus délicats des phénomènes et c’est justement ce qui conduit à cette hypothèse des sensations élémentaires qui n’existent peut-être pas isolées dans la conscience, mais qui, renfermées dans les complexus de sensations, donnent des preuves de leur existence par Îles influences qu’elles exercent. — Volkelt a l’air aussi de croire que les représentants de la nouvelle psychologie considèrent le rapport de ces sensations élémentaires avec les nerfs, les muscles, etc., comme une donnée immédiate de la conscience, ce qui est faux. Il n’a pas dit comment, avec sa méthode de l’observation intérieure, il expliquerait ces perceptions dont il reconnaît lui-même la nature complexe. Il semble admettre que toutes ces analyses sont du domaine de la physiologie, non de la psychologie. Wundt trouve chez lui une tendance à faire la part belle au matérialisme comme quand il considère les signes locaux comme de « pures excitations des nerfs ». Qu’un philosophe comme lui, de l’école de Hegel, passe avec armes et bagages dans une école qui, depuis un siècle, s’est mise à la torture pour tout expliquer par de pures excitations des nerfs, sans voir que l’explication des faits élémentaires ne doit pas être tirée d’un domaine étranger, cela prouve que, — entre les spéculatifs de tous les partis, il y a une sympathie et une attraction secrètes.

Krœpelin. Sur la question de la validité de la loi de Weber pour les sensations lumineuses. Recherches faites dans le laboratoire de Wundt. La méthode générale de l’auteur a été celle des plus petites différences perceptibles d’après la technique de Masson et de Helmholtz : il s’est servi d’un disque vu à travers des verres blancs de diverses intensités. Comme source de lumière, il a employé les bougies, les lampes et la lumière du jour. Voici la conclusion de ses recherches : Pendant long-temps, surtout à la suite d’expériences faites avec la lumière des bougies, il a été disposé à nier la validité de la loi. Mais ayant employé la lumière constante des lampes et éliminé par là une source d’erreurs dues aux variations, il a vu que la plus petite différence perceptible devenait sensiblement constante, et il croit pouvoir conclure que la loi de Weber, pour des intensités lumineuses qui sont dans le rapport de 9,61 à 1000, a une valeur empirique exacte et, lorsqu’on dépasse cette limite, encore très approchée, pourvu que l’excitabilité de la rétine reste constante et très près de son maximum. Comme causes des déviations inférieures de la loi de Weber, il trouve deux facteurs, l’excitabilité de la rétine et les excitations qu’elle subit.


LIVRES DÉPOSÉS AU BUREAU DE LA REVUE


Dr A. Pitres. Des suggestions hypnotiques. In-8o, Bordeaux, Féret.

A. Büchner. Essai biographique sur Léon Dumont. In-18, Paris, Alcan.