REVUE GÉNÉRALE
LES THÉORIES DE L’ÉDUCATION
Les œuvres françaises fourniront leur contingent estimable, dans cette Revue, à côté des œuvres étrangères que je vais analyser ou apprécier. La pédagogie, chez nous, est depuis quelque temps à la mode ; bien mieux, elle est en fonction. Après M. Buisson, qui s’est créé une situation exceptionnelle par son grand dictionnaire, ses savants rapports, ses créations et ses inspirations fécondes ; après M. Compayré, qui vient immédiatement à la suite pour les services rendus à la pédagogie ; après M. Gréard, que son expérience universitaire, ses hautes fonctions et ses travaux de moraliste ont préparé à traiter avec autorité les questions élevées et les questions pratiques de l’éducation ; après M. Bréal, M. Pécaut, M. Rousselot, et quelques autres insignes travailleurs de la première heure, voici que les jeunes sont centrés dans la carrière. Ils sont ou ils seront bientôt légion. Aussi est-il déjà presque inutile de citer leurs noms.
La leçon d’ouverture du cours de pédagogie à Ia Sorbonne, qui a paru en brochure, a été pour M. Marion une entrée en matière. Nous y trouvons quelques déclarations importantes. Tout d’abord, le jeune professeur fait à l’art de l’éducation, au regard de la science, une part aussi large que possible. Il montre les limites, les obstacles que l’éducation rencontre dans ces mille collaborateurs occultes, « par lesquels nous sommes incessamment servis ou trahis à notre insu. Quelle théorie pourrait suffire à nous guider dans une œuvre si délicate ?