LA MATIÈRE BRUTE ET LA MATIÈRE VIVANTE
L’ORIGINE DE LA VIE ET DE LA MORT
On a vu dans l’article précédent que la mort est due à l’arrêt de fonctions essentielles et que toute fonction est localisée dans un mécanisme. La localisation est le fait d’une habitude invétérée. Quant aux habitudes, elles sont acquises ou innées, c’est-à-dire données dans le germe. Il nous reste par conséquent à nous rendre compte de la naissance des habitudes et partant de la localisation des fonctions. Comment s’est formé le premier mécanisme ? telle est la question réduite à ses termes les plus simples.
Pour y répondre, nous devons d’abord caractériser l’œuf et l’adolescent par opposition à l’adulte. D’après cela nous tâcherons de nous faire une idée des animaux à organes non différenciés, et de nous expliquer l’apparition des organismes différenciés, c’est-à-dire, composés de parties à chacune desquelles est dévolue une ou plusieurs fonctions déterminées. Après quoi nous aurons à rendre intelligible aussi bien que faire se peut, la transmission des fonctions dans le germe. La réponse nous donnera quelque lumière sur l’avenir réservé dans l’économie de l’univers.
I
Rien de plus difficile ni de plus dangereux que les définitions, c’est chose connue. Dans les sciences de faits, on a raison de ne pas y attacher une grande importance. Mais dans les sciences philosophiques, on ne peut les esquiver c’est par là qu’il faut commencer, ou c’est là qu’il faut aboutir.
- ↑ Voir le numéro précédent de la Revue.