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LA MATIÈRE BRUTE ET LA MATIÈRE VIVANTE

L’ORIGINE DE LA VIE ET DE LA MORT

(Fin[1].)

la différentiation des organes

On a vu dans l’article précédent que la mort est due à l’arrêt de fonctions essentielles et que toute fonction est localisée dans un mécanisme. La localisation est le fait d’une habitude invétérée. Quant aux habitudes, elles sont acquises ou innées, c’est-à-dire données dans le germe. Il nous reste par conséquent à nous rendre compte de la naissance des habitudes et partant de la localisation des fonctions. Comment s’est formé le premier mécanisme ? telle est la question réduite à ses termes les plus simples.

Pour y répondre, nous devons d’abord caractériser l’œuf et l’adolescent par opposition à l’adulte. D’après cela nous tâcherons de nous faire une idée des animaux à organes non différenciés, et de nous expliquer l’apparition des organismes différenciés, c’est-à-dire, composés de parties à chacune desquelles est dévolue une ou plusieurs fonctions déterminées. Après quoi nous aurons à rendre intelligible aussi bien que faire se peut, la transmission des fonctions dans le germe. La réponse nous donnera quelque lumière sur l’avenir réservé dans l’économie de l’univers.

I

Rien de plus difficile ni de plus dangereux que les définitions, c’est chose connue. Dans les sciences de faits, on a raison de ne pas y attacher une grande importance. Mais dans les sciences philosophiques, on ne peut les esquiver c’est par là qu’il faut commencer, ou c’est là qu’il faut aboutir.

  1. Voir le numéro précédent de la Revue.