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Cependant ce n’est là qu’un semblant d’équation : le second membre n’est pas identique avec le premier. La formule exprime uniquement que la quantité de matière, que le poids, par conséquent, est égal de part et d’autre. Mais il n’en est pas de même de la quantité dynamique. Dans le premier membre, il y a une puissance de réaction qu’on ne retrouve pas dans le second. La preuve, c’est qu’on ne pourrait pas écrire :

En effet, les deux corps et sont incapables de réagir spontanément l’un sur l’autre et de reformer d’eux-mêmes les composés primitifs. et . Il faut donc ajouter au second membre un ou plusieurs termes pour le rendre identique au premier. Ces termes sont la chaleur, l’électricité, etc., qui se sont dégagées pendant la réaction. Ce sont là des quantités dynamiques, c’est-à-dire des puissances au des forces. Réduisons-les à un terme unique, la chaleur, pour la commodité de l’exposition, sans vouloir toutefois insinuer par là que la force chaleur puisse produire directement les mêmes phénomènes que la lumière, l’électricité, le magnétisme, le choc ou le frottement.

Donc, pour reformer et au moyen de et de , il faudrait rendre à ces derniers composés cette quantité de chaleur et même davantage. Car avec la quantité de chaleur strictement équivalente, on n’amènerait qu’un état d’indifférence, et non une tendance à une précipitation en sens inverse.

Qu’on me permette maintenant de modifier tant soit peu mon langage, et de m’exprimer comme suit : Dans et dans , il y a une certaine quantité d’instabilité, puisqu’ils sont capables es se décomposer mutuellement.

Cette quantité d’instabilité caractérise même comme telles les combinaisons et ; de sorte que, en désignant par et ces quantités, on pourrait représenter la combinaisons par le symbole , et la combinaison par le symbole .

De là il suit que, si nous posons , nous pourrons écrire :

(1)

équation identique dans laquelle I, signe de l’instabilité, exprimera la puissance de réaction des éléments, et , lorsqu’ils sont sous la forme et , ou encore la somme des instabilités partielles qui sont dans et .

Nous aurons de même :

,

(2)

en représentant par la puissance de réaction de et de , qui est plus petite que .