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delbœuf. — origine de la vie et de la mort


PREMIÈRE PARTIE

DE L’ORIGINE DE LA VIE UNIVERSELLE

Que la vie s’entretienne dans l’univers, c’est un fait dont nous sommes témoins tous les jours. À côté du phénomène de la destruction du vivant se produit le phénomène inverse de sa reformation. Sans cesse nous voyons les animaux rejeter à l’état de matière morte les résidus de leur activité, les plantes transformer la matière brute en combinaisons vivantes. C’est par la nutrition — ce mot étant pris dans son sens le plus général — que s’accomplit ce double miracle. De là les trois paragraphes suivants :

Dans le premier, j’exposerai d’une manière générale la formation de l’instable au moyen du stable, d’où, en particularisant, celle du vivant au moyen du mort.

Dans le second, je tâcherai de définir le caractère de l’aliment animal.

Dans le troisième, je m’occuperai de son mode d’action dans l’organisme.

I

On l’a vu dans ce qui précède, il n’y a pas de différence essentielle entre l’inorganique et l’organique. Ils peuvent par conséquent se transformer l’un dans l’autre.

Commençons par donner la formule chimique qui se rapporte à cette transformation.

De quoi s’agit-il, en somme ? De faire la balance des résultats de la transformation de l’inorganique en organique. Elle est facile. On peut l’écrire comme on écrit une réaction chimique. Seulement c’est une réaction chimique d’une nature particulière.

Quelques mots à ce sujet ne seront pas déplacés pour ceux de mes lecteurs à qui les principes de la chimie seraient peu familiers. Peut-être même les autres voudront-ils bien y voir une généralisation d’un nouveau genre digne de quelque attention.

Si l’on met en présence deux composés capables de réagir l’un sur l’autre, — représentons-les par et — ils se décomposeront mutuellement et formeront deux nouveaux composés, et , par exemple. On peut donc écrire :