Page:Ribot - Revue philosophique de la France et de l’étranger, tome 18.djvu/367

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
363
G. POUCHET. — la biologie aristotélique

au premier chapitre du livre V, n’est suivi qu’à partir du chap. x. Les chapitres ii à xiii traitent de l’accouplement de tous les animaux de ia façon la plus confuse. L’étude véritable des sexes ne commence en réalité qu’au chapitre xiii et se continue jusqu’à la fin du chapitre xvii. Ici trois chapitres (xiii, xix, xx) sur les mouches à miel, la fabrication du miel et sur d’autres insectes, mais rien sur leurs sexes, tandis qu’au traité De la Genèse Aristote nous parlera longuement de celui des abeilles. L’étude des sexes interrompue de la sorte ne reprend qu’avec le chapitre xxvii consacré aux quadrupèdes ovipares. Enfin un chapitre sur la Vipère termine ce Ve livre.

Le début du VI  : livre est consacré aux oiseaux. Avec le chapitre x, nous retournons aux poissons. Enfin commence au chap. xvii l’étude de la génération chez les vivipares terrestres.

Le VII livre revient à l’histoire de l’homme mais semble une œuvre à part. M. Barthélemy-Saint Hilaire lui-même admet qu’il n’est peut être pas d’Aristote. On en a discuté aussi la place mais on pourrait discuter de même la place d’un grand nombre de chapitres de l’Histoire des animaux, celui du Caméléon par exemple, très remarquable, mais certainement interpolé là où il se trouve. Ce VIIe livre, en effet, ne paraît pas conçu dans la pure doctrine aristotélique. C’est un petit traité fort bien fait d’ailleurs, d’obstétrique et de gynécologie où les maladies des enfants ne sont pas non plus oubliées. C’est l’œuvre de quelque médecin physiologue à coup sûr instruit, comme le prouvent des comparaisons tout à fait justes tirées des animaux. Ce traité ne diffère en rien — sauf par l’étendue — de ceux qu’on écrit encore aujourd’hui sur la matière. L’agencement en est heureux et chaque ligne précieuse pour l’histoire des mœurs et de la pratique médicale du temps. Mais l’auteur a le goût des citations poétiques (chap.  i, § 2), une certaine tendance astrologique (chap.  ii, § 1) et la foi dans les propriétés des nombres[1]. Tout ceci ne paraît point d’Aristote.

Le VIIIe livre est une sorte d’exposé de zoologie générale où l’auteur traite de la nourriture, des migrations des animaux et de leur « retraite » [2], des chasses qu’on leur fait et de leurs maladies, spécialement parmi le bétail.

  1. C’est vers l’âge de 2 fois 7 ans accomplis que se déclare la puberté de l’homme (chap.  i, § 2), mais la semence est inféconde jusqu’à l’âge de 3 fois 7 ans (chap.  i, § 12). À ce même âge de 3 fois 7 ans la femme est également accomplie. Si aucun écoulement ne s’est produit chez la femme pendant 7 jours après le coït, c’est une preuve qu’elle a conçu. C’est à 7 mois que les enfants commencent à pousser leurs dents, etc…
  2. La retraite (φωλεία) des animaux, à laquelle il est fait de nombreuses allusions dans ce VIIIe livre, et dont il est fort peu parlé ailleurs, signifie